Vêtements pour enfant en coton bio : vraiment éthique ?

Vêtements pour enfant en coton bio : vraiment éthique ?

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Parce que l’on souhaite le meilleur pour le futur de notre enfant, un avenir durable et responsable, on aurait tendance à favoriser les vêtements en coton bio. Mais est-ce réellement plus éthique ?

Les vêtements en coton bio ne sont pas les seuls vêtements écoresponsables

Une consommation moins importante en eau, aucun pesticide et insecticide utilisé, une culture et une production plus respectueuses de la santé des travailleurs et travailleuses, le coton biologique semble avoir tout bon. Du moins, il présente de sacrés avantages comparé au coton traditionnel selon une étude réalisée par Water Footprint Network commandée par C&A.

Et c’est tant mieux étant donné que 25 % de la production mondiale de fibres provient du coton, rien que ça. 

Il n’y a pas que le coton bio !

Cependant, la mode responsable ne se limite pas seulement au coton bio. Hormis le fait qu’il existe d’autres matières naturelles tout aussi durables voire plus écologiques (le lin, le chanvre, le jute, l’ortie, le liège, le lycocell, etc.), on ose s’avancer pour dire qu’il existe une autre manière de produire des vêtements écoresponsables encore plus vertueuse : l’upcycling.

Voilà, on l’a dit. Maintenant, ne nous arrêtons pas ici et penchons-nous un peu plus en détails sur cette production.

L’upcycling : à la recherche de la durabilité

Depuis quelque temps dans la mode éthique, on voit de plus en plus de marques revendiquer l’upcycling (que l’on peut aussi appeler surcyclage). Qu’est-ce donc au juste ?

La philosophie de la marque de vêtements écoresponsable qui applique l’upcycling est de considérer le développement durable comme un cercle vertueux. Pour éviter l’épuisement des ressources, on cherche à s’approcher le plus possible du zéro déchet en valorisant la matière existante.

Que peut-on faire avec un ancien drap.png

En pratique, l’upcycling, consiste à réutiliser, dans le cas de l’habillement, les vêtements et tissus qui existent déjà pour en fabriquer de nouveaux. C’est un procédé de fabrication qui considère les tissus et vieux vêtements comme de la matière première, il n’y a donc pas besoin d’en produire. Attention à ne pas confondre vêtement recyclé et vêtement upcyclé. Le premier est confectionné avec des fibres recyclées tandis que le second est conçu avec du tissu récupéré à qui l’on donne une seconde vie.

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A la recherche du parfais petit vêtement upcyclé

Les différences entre l’upcycling et la production de vêtements en coton bio

Contrairement à la confection de vêtements en coton bio, l’upcycling permet d’éviter plusieurs étapes dans le procédé de création du vêtement. Et cette distinction apporte de nombreux avantages en faveur de l’upcycling.

Un procédé beaucoup moins énergivore

Alors que le coton bio nécessite une production de matières premières, il n’en est plus question pour l’ucpcycling, car, comme nous venons de le constater, la matière première existe déjà. Et c’est d’autant plus vrai que, selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), 60 % des Français et Françaises laissent certains de leurs vêtements au placard. Vous imaginez tous les nouveaux vêtements qu’il serait possible de créer au lieu de produire et produire encore ?

Et ces étapes en moins, c’est encore de l’eau d’économiser, car bien que le coton bio en consomme beaucoup moins que le conventionnel (toujours selon l’étude commandée par C&A), il en consomme toujours !

La consommation d’eau mise de côté, cette production nécessite encore de l’énergie, car il faut récolter le coton, mais également le transformer en tissu : égrenage, empaquetage, filage, tissage, tricotage, parfois ennoblissement. Bref, notre coton en fait du chemin et il en devient donc très énergivore.

Une approche zéro déchet

Comme on l’a vu, l’upcycling prône le zéro déchet : on fait avec ce que l’on a. Il permet d’éviter le gaspillage des ressources et se présente donc comme un très bon exemple d’économie circulaire. Ce qui n’est pas le cas du coton bio étant donné qu’on en produit encore et toujours. Et il faut aussi ajouter que la fabrication de vêtements neufs engendre des déchets supplémentaires : tissus perdus à cause de la découpe, emballage, carton, plastique, etc.

Bouton - Notre sélection de vêtements.png

Une fabrication le plus souvent en local

De plus, bien souvent les vêtements upcyclés sont produits en local, en France, notamment parce que la matière première est déjà sur place. Or, le coton, qu’il soit bio ou non, est produit en très petite quantité en Europe et largement plus loin, très loin : Asie du Sud, Afrique, Amérique du Sud, etc. Un vêtement bio made in France à 100 % (de la production jusqu’à la confection) est donc impossible à trouver s’il s’agit du coton.

Mais ce n’est pas tout.

D’une part, le lieu de fabrication est plutôt un bon indicateur du respect des conditions de travail. En effet, la culture du coton bio ne signifie pas toujours que les travailleurs et travailleuses sont bien considérés. Et la problématique environnementale ne doit pas éclipser la problématique éthique. Cependant, il est vrai que certains labels prennent aussi bien en compte l’environnement que l’humain comme GOTS (Global Organic Textile Standard) qui garantit une fabrication selon des standards environnementaux et sociaux stricts. D’autres certifications, à juxtaposer avec les labels environnementaux, peuvent aussi donner l’assurance de pratiques responsables et décentes telles que Max HavelaarFWF (Fair Wear Foundation) ou encore SA 8000.

D’autre part, la création des vêtements en local permet à la marque de diminuer son empreinte environnementale, car le procédé limite grandement les émissions carbone associées au transport. Ce qui n’est pas rien quand on sait que, toujours selon l’ADEME, la mode émettrait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an.

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Il y a de quoi avoir le sourire quand on sait que l'on minimise notre impact sur l'environnement !

Des vêtements tout aussi durables

Mais alors on pourrait se demander très logiquement si les vêtements upcyclés sont moins résistants que des vêtements en coton bio.

Cela pourrait en étonner beaucoup, mais l’upcycling permet de réaliser des vêtements durables en grande partie de meilleure qualité que leurs compères conventionnels. Pourquoi ? Car une attention particulière est portée sur le choix des matières, d’autant plus si les vêtements sont au contact de la peau d’un bébé ou d’un enfant. Les tissus sont tous lavés avec le plus grand soin et très souvent avec des produits bio et respectueux de la peau.

Mais ce n’est pas tout, une grande part du travail de l’upcycling repose sur la qualité du montage du vêtement pour le rendre plus robuste. L’idée est que le vêtement soit gardé le plus longtemps possible.

De plus, si vous achetez, par exemple, un pantalon bio équitable, rien ne vous dit que les fibres sont bio à 100 % ou quelle part le bio représente sur la totalité de l’habit. D’ailleurs, certains grands distributeurs distillent un peu de fibres bio par-ci par-là sans réellement changer leur mode de production... Votre vêtement ne fera donc pas long feu.

Et puis, les vêtements upcyclés sont très souvent uniques ou en petite édition, ce qui leur apporte une valeur supplémentaire.

Dans cet article, nous avons pris le parti de l’upcycling. Cependant, on aurait tort d’opposer complètement ces deux procédés. Ils peuvent tout à fait être complémentaires. Par exemple, si vous ne trouvez pas de vêtements upcyclés à votre goût, vous pouvez alors vous tourner vers des vêtements en fibres naturelles, notamment en lin (produit localement), et en dernier ressort en coton bio.

La mode écoresponsable n’en est qu’à ses prémices !

Et vous, qu’en pensez-vous ?